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Jamais se rendre

Je connais l’ennemi, je l’ai trahi !

 

Au début c’est la chute, la mort du père Noël

Et en moins d’une minute c’est ta vie qui chancelle

Refais le film à l’envers, les regards entendus

Tous les vieux sont pervers et leurs jeux ambigus…

 

Et tout devient mensonge et tout devient suspect

Et soit tu t’allonges, soit tu fais le guet

Pour grandir en silence à l’ombre des statues

En crevant d’impatience de leur cracher dessus…

 

Dis "merci" pour la rage, l’âpreté du blindage

On n’apprend jamais tant qu’en serrant les dents

 

Ils sont gluants de morale et soignent les apparences

Quand ils vont en diagonale, c’est toujours en silence

Attachés à leur siège de censeurs de vertu

Faut éviter le piège d’en être déchu

 

Et ainsi va le monde des gens convenables

On condamne  l’immonde quand il n’est plus niable

C’est qui peut sauter qui, qui a la bonne couleur?

Qui peut vivre ici, qui prie le bon créateur?

 

Merci pour la visite, l’ivresse de la fuite

Pour  l’insondable joie, d’être un renégat

 

On n’les entend jamais, c’est parce qu’ils sont légion

Mais quand on compromet la sainte tradition

Quand ils n’peuvent plus mentir à leurs enfants

Alors ils squattent le trottoir en dégueulant leur rancœur

Les youpins, banania, les PD et les beurs

En léguant l’étendard dans la main des moutards

 

Ils sont de tous les partis, de toutes confessions

Souvent leurs ennemis ont les mêmes opinions

Dans les fosses des bien-pensants, on chie de la même couleur

Tout dépend seulement du pédigrée du chieur

Qu’ils retournent au foyer, on les préfère cachés

Qu’ils poursuivent l’élevage des futurs sauvages

 

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